On en a parlé à la radio, dimanche 25 septembre 2016

1 – Un écran vert , un brise-vue sur balcon.

 C’est ce que souhaite Renée. Seulement voilà, l’exposition est brûlante. Au soleil couchant, devant une façade blanche, donc avec une forte réverbération.

De plus, il s’agit de la terrasse d’un appartement en étage,  les végétaux doivent être plantés dans des jardinières. Ce qui limite un peu la  liste des possibilités, beaucoup de grimpantes vivant mieux et plus longtemps en pleine terre ou dans d’ importants volumes de mélange terreux.

Bien que nous ne connaissions pas le volume de la jardinière ( profondeur ? largeur ?) la première idée qui vient à l’esprit nous fait regarder du côté des bambous. Ceux du genre Fargesia paraissent tout indiqués. Ils ne tracent pas (cespiteux),  plusieurs espèces ne dépassent pas 2m50, 3m, se taillent très bien, supportent les froids vifs. mais pas toujours la sécheresse, attention à votre choix de Fargesia. Ils sont parmi les plus élégants des bambous.

Compte tenu des contraintes, les plus adaptés à une solution pour Renée sont Fargesia robusta, Fargesia dracocephala, Fargesia murielae. Il en existe d’autres, mais qui supportent moins bien le soleil. Exigez l’une de ces 3 espèces , plantez les à 70 ou 75 cm de distance, dans un mélange de 2/3 de terre franche (prise en surface au jardin) et 1/3 de terreau enrichi de sable grossier et de fumier bien composté.

Une autre possibilité : une plante grimpante, persistante ? Cette plante pourrait être le « jasmin » étoilé, le trachelospermum jasminoïdes. Les  conditions et précautions de plantation sont les même, dans un cas comme dans l’autre soignez le drainage du fond de la jardinière (environ 1/5 de la profondeur en galets, cailloux, tessons divers etc.) mais surtout Renée devra, dans ce cas, installer un solide treillage. La plante exhubérante sera tissée sur le treillage, jusqu’à obturer le regard. Ses fleurs sont délicieusement parfumées. Son seul inconvénient : elle est (un peu trop) à la mode; Ce qui n’est qu’un avis personnel!

Planté côté nord , le trachelospermum s'est généreusement développé côté sud!

Planté côté nord , le trachelospermum s’est généreusement développé côté sud!

On en a parlé à la radio, dimanche 18 septembre 2016

Caesalpinia gilliesii, la Césalpinie de Gillies.

Caesalpinia gilliesii, la Césalpinie de Gillies ( Photo  M.C)

La Césalpinie de Gillies  ( Caesalpinia gilliesii ) était appelée autrefois Poinciana et vulgairement  » oiseau de paradis » ce qui est source de confusion avec le très populaire Strelitzia, la Strélitzie de la reine, également nommée « oiseau de paradis ».

La vue de cet arbuste a étonné Marie Christine, qui s’est empressée de m’envoyer une photo à France Bleu Hérault ( joel.avril @ radiofrance com ) pour m’en demander le nom.

Le Caesalpinia est une belle sud américaine , cousine du flamboyant, qui apprécie la vie dans nos jardins du sud et de l’ouest, à la condition que les sols soient bien drainés (surtout en hiver!) humifères, toujours un peu frais. Acides ou calcaires, peu importe s’ils sont riches et légers. Attention, cet arbuste appartient à la famille des fabacées (les légumineuses autrefois) vous n’avez donc pas à leur apporter d’engrais qui seraient riche en azote (N). Cette famille se sert elle-même dans l’atmosphère. A l’automne, un apport organique suffit : fumier de ferme bien composté, ou engrais organique + feuilles mortes, débris végétaux.

En cas d’annonce de froid avec des températures inférieures à – 5, -8 protégez-le, surtout les 2 premières années après la plantation.

On en a parlé à la radio dimanche 11 septembre

Les balsamines ( « Impatiens balsamina » ) sont moins cultivées de nos jours sur les balcons et dans les jardins. Il faut dire que ce sont – comme leurs cousines – des buveuses d’eau. Et les nombreux loisirs extérieurs font qu’aujourd’hui ce sont des plantes  plus sobres et  plus …patientes qui sont à la mode. Allez savoir pourquoi.

C’est en Espagne, très au sud du pays, que Jean, auditeur biterrois a découvert les balsamines, dans un restaurant ! Certainement bon client, le serveur lui a donné celle-ci :

Balsamines sur fond de faiences ibériques!

Balsamines sur fond de faiences ibériques! (Photo : Jean, de Béziers)

Il semblerait qu’elle soit cultivée comme une vivace en espagne, alors que nous la considérons comme une annuelle dont nous achètons les jeunes plants au printemps, et dont nous nous séparons passé le premier coup de gel. De tempérament assoiffé , toutes ses grandes cellules un peu translucides sont pleines d’eau. D’où sa sensibilité au gel. A contrario, là, au sud de l’Andalousie, elle est conservée à l’intérieur pendant l’été et vraisemblablement placée à l’extérieur durant les autres saisons.

Vos précisions, ou le récit de vos expérienceseront les bienvenues en commentaires

Au printemps prochain, si vous n’en trouvez pas des plants, n’hésitez pas à en semer. Rien de plus facile à réussir! Cette impatiente a une silhouette un peu exotique qui ravissait la belle époque, comme un palmier minature portant des petites fleurs de camélia, dans des tons pastels chauds et  irisés . Encore un souvenir d’enfance, cette plante me fascinait alors que -sans me baisser ! – je regardais dans leur coeur. Puis prenais folle joie de me faire peur en touchant les fruits mûrs pour les faire exploser, et propulser leurs graines.

A Mireval ( 34 ) Françoise est mordue de cultures de plantes carnivores! Mais…elle a oublié les coordonnées d’un maître en la matière. Quand une question comme çà tombe à l’antenne en direct, en général la mémoire (la mienne en tous cas) est prise au dépourvu, même si vous connaissez parfaitement le spécialiste. Il s’appelle Jean-Jacques Labat. Il a un site http://www.natureetpaysages.com. Une adresse 32360 Peyruse-Massas , et un numéro de tél :05 62 65 52 48. Que Françoise de Mireval  veuille bien m’excuser,et Jean-Jacques aussi, j’avais croqué son nom !

 

Vous aimez vos roses ? Elle aussi, sans le savoir.

La Scolie hirsute, une alliée sûre....

La Scolie hirsute, une alliée sûre….

Elle a un nom : Scolie hirsute, Scolia hirsuta. C‘est une guêpe solitaire (elle ne vit pas en société ou « colonies » , comme les guêpes qui viennent mendier un bout de côtelette ou de pêche durant l’été!). Les adultes se nourrissent de nectar en butinant les fleurs. Celle-ci a été trouvée morte il y a quelques jours, ce qui explique la tristesse de cette photo. Les scolies sont en danger parce qu’elles ressemblent (de loin!) à des frelons, alors qu’elles vivent leur vie sans embêter personne et n’ont aucune agressivité vis à vis de nous, et aussi parce que les jardins ressemblent par leur « propreté » de plus en plus à l’intérieur de la maison, et parce que les friches sont condamnées et nettoyées. Seulement voilà :

Au printemps, lorsque les rosiers sont en fleurs, le téléphone sonne et vous me demandez si je connais une solution pour éviter que les cétoines dorées ou funestes  viennent défigurer vos roses par leur goût du pollen qui les pousse à brouter les étamines Ou bien si les grosses « chenilles » blanches dans le terreau sont nuisibles .

Cette scolie, cette grande guêpe à la livrée noire et jaune qui fait peur à certain(e)s est votre meilleure alliée. Elle fouille le sol ( mais également votre terreau, votre compost) à la recherche des grosses larves boudinées des cétoines. Elle pond un oeuf sur la larve. De cet oeuf naitra une larve de scolie qui se nourrira de la larve de cétoine, donc en la condamnant. Il y aura (au moins!) une cétoine de moins au coeur d’une rose.

Respectez les hyménoptères, abeilles et  guêpes solitaires ou sociales, domestiques ou sauvages, dans leur grande diversité. Réservez dans votre jardin un espace naturel, non travaillé, non « nettoyé », comme un petit conservatoire pour les dons de la nature. Plantez une grande diversité de végétaux de familles différentes. Semez des graines de semences de fleurs destinées aux pollinisateurs, aux papillons, aux auxilliaires. Notre scolie est un exemple parfait de l’auxillaire parasitoïde,  alliée perso des amateurs de roses, pas si secrète que çà car bien visible.

Banissez les traitements chimiques et les pièges stupides. Il faut plusieurs années pour retrouver les prémices d’un équilibre à partir duquel les problèmes diminuent à un point tel que certains passent inaperçus. Vous en regretterez peut-être la vision d’une cétoine dorée (à l’or fin) dans son orgie poudreuse …

Les jardiniers rentrent aussi…Dans vos radios !

Nouvelle grille de programmes ? J’ai toujours été ravi de cette image qui illustre à la fois un emploi du temps de diffusion (radio ou tv) précisément minuté, et le portillon d’accés au jardin souvent d’autrefois, mais pas toujours. Une grille peut être ancienne, rouillée et pleurer au manque d’huile, ou bien monumentale et ouvragée comme celles des grands jardins de France, mais passer les unes ou les autres ouvre toujours sur un monde différent.  Modestes potagers ou parcs botaniques, espaces problématiques des lotissements contemporains ou havres heureux perdus dans la campagne, les jardins ont le pouvoir de nous réconcilier avec notre propre nature humaine. A la condition de savoir encore un peu observer le vivant avec curiosité et amour. L’important n’est pas de connaitre le nom de toutes les plantes et de tous les êtres vivants du jardin. Et encore moins de les classer en « utile » ou « nuisible » en entrant dans des combats épuisants et coûteux ( pour vous, pour nous tous, comme pour les générations à venir)

Observer, aimer, vivre le jardin.

Observer, aimer, vivre le jardin.

Pendant que certains rôtissaient au soleil, d’autres fréquentaient les files d’attente des musées ou des salles d’embarquement des aéroports, et d’autres encore rongeaient leur frein – en rêvant d’accélérateur – dans les ralentissements.

Ne me posez pas la question, je ne me suis pas éloigné du jardin, je ne l’ai pas quitté pour les vacances. Sans vraiment y travailler péniblement non plus. Un été de contemplation, d’observation, de joie de vivre avec des oiseaux, des papillons, des insectes, des araignées sous les yeux.  Des fleurs, bien  sûr aussi, même si l’été « écrase » toujours la végétation qui – comme en hiver – se met au ralenti dans les départements du midi. Avec septembre reviennent les Amaryllis belladonna au parfum délicieux, et les lumineux  Sternbergia ou « crocus d’automne »  dont les bulbes plantés il n’y a que 4 ou 5 semaines sont déjà en fleurs!

Tenez, alors que je pense sérieusement à notre rendez-vous de dimanche prochain  sur  France Bleu Hérault, comme tous les jours à la même heure le Moro Sphynx ( le seul papillon diurne d’une famille de nocturne) vient visiter les fleurs des Plumbago. Vol stationnaire face à la fleur, il déroule une fine et longue trompe pour aller boire une gouttelette de nectar invisible. Avec son air de colibri, ce papillon est un migrateur qui traverse la Méditerranée. Ce spectacle, cette simple mais ponctuelle visite de la bestiole m’enchante, me fait fondre de bonheur. Pourquoi voudriez-vous que j’aille très loin pour coincer la bulle ?

Notre rendez-vous : Dimanche 4 septembre, 9h, en compagnie de Léopoldine Dufour, sur France Bleu Hérault.  

 

Le seigneur des cailloux

Le pavot de Californie. Soie froissée, gel irisé pour conditions arides...

Le pavot de Californie. Soie froissée, gel irisé pour conditions arides…

Avec plus d’un mètre,  jusqu’à 1m50 et plus,  ce grand  pavot vivace est originaire des collines pierreuses du sud californien épisodiquement arrosées par la pluie des zones subdésertiques, ce champion de sobriété doit être planté dans un trou rempli de cailloux et de quelques poignées de matières organiques…Et c’est tout.

A l’approche de l’hiver, il suffit de couper toutes les tiges à quelques cm du sol et de couvrir la souche de feuilles mortes en couche épaisse..Au printemps, dès les derniers risques de gel,  dégagez rapidement le pied, de manière à ce que l’humidité ne stagne pas.

Si vous avez des questions au sujet de cette plante encore bien méconnue, Romneya coulterii ou pavot en arbre, ou pavot de Californie,

L'aubaine du pollen est de courte durée, il faut arriver vite...

L’aubaine du pollen est de courte durée, il faut arriver vite…

, n’oubliez pas qu’elles sont reçues avec plaisir !

On en a parlé à la radio dimanche 12 juin

La valériane ou Lilas d'Espagne. Toutes les nuances du blanc au rose et au existent. rouge

La valériane ou Lilas d’Espagne. Toutes les nuances du blanc au rose et au rouge, existent. Photo Daniel.

 

…sur France Bleu Hérault de 9h à 9h30. Avec les photos prises par Daniel, un auditeur dans son jardin qualifié par lui même de « sauvagement anglais ». Un jardin qui accueille non seulement les plantes choisies au coup de coeur, mais également celles que la nature lui envoie. Un vrai petit conservatoire de la biodiversité!

La photo N°1 représentait du lin de Narbonne. N°2 et 3 des oeillets de poètes, N°4 un tout jeune érable negundo, N°5 la valériane (photo ci-dessus), N°6 un mimosa (Acacia dealbata), N° 7 la monnaie du pape, N°8 un coreopsis.

Les coreopsis et bien d'autres fleurs de la même famille apportent de la lumière.

Les coreopsis et bien d’autres fleurs de la même famille apportent de la lumière. Photo Daniel.

Avec Chantal (de Montferrier sur Lez) il était question de Cymbidium, l’une des orchidées les plus faciles à cultiver durant de longues années. A la différence des Phalaenopsis, les Cymbidium doivent , pour refleurir, vivre à l’extérieur du printemps à l’automne. Une situation ombragée ou à mi-ombre convient parfaitement, et les pluies orageuses de l’été lui apportent de quoi boire et …manger. En cas de sécheresse prolongée, une douche avec un arrosoir d’eau douce fait l’affaire, enrichie -éventuellement – de quelques gouttes d’engrais. On rentre le cymbidium dans une pièce lumineuse, fraîche ou peu chauffée aux premières gelées annoncées. Pour le ressortir dès la fin du risque. Par sa floraison il enchante les jours sombres de l’hiver comme les jours des fêtes de fin d’année!

Ce Cymbidium est en hivernage à l'intérieur.

Ce Cymbidium est en hivernage à l’intérieur.

 

L’amour n’est plus cerise (depuis longtemps…)

Un petit ver ...de poison?

Un petit ver …de poison?

Ce printemps 2016 nous aura au moins permis de comprendre quelque chose de très important. Les producteurs français de cerise se sont alarmés de l’interdiction des spécialités phytosanitaires à base de Diméthoate pour éviter que les larves de la mouche de la cerise ne se développent dans le fruit. L’argument  pour demander à bénéficier d’une prolongation de l’autorisation d’usage du Diméthoate étant celui-ci :  » Les autres européens importent chez nous des cerises qui  ont été traitées avec cet insecticide  »

Rassurons-les. Tout comme vous, certainement, je n’achèterai pas de cerises européennes sans garantie sérieuse de non-emploi de ce genre de pesticide. Comme l’harmonisation européenne dans ce domaine est encore à des années-lumières de la réalité, mais comme la France est – tant bien que mal – dans le peloton de tête des bonnes intentions et dans leur mise en pratique réelle, je tendrai la main vers les cerises les plus propres. Soit parce que j’ai la chance de connaitre des propriétaires de  cerisiers qui ne ramassent plus les fruits et qui ne s’en occupent plus ( il y en a plus que vous pouvez imaginer, essentiellement pour des raisons économiques) donc pas de traitement chimique, soit parce qu’un label vert sérieux me garantit qu’elles sont vierges de ces traitements.

Vous lavez les cerises ? Ca ne sert pas à grand chose, le produit est systémique, il est à l’intérieur du fruit. 85% sont éliminés en allant faire pipi,  mais 15 % se retrouvent dans le foie. Est-ce normal?  Là, dans ce filtre organique, cette molécule en retrouve d’autres. Beaucoup d’autres, résidus de nos habitudes de vie, d’hygiène, d’alimentation, de santé. Ne peut-on pas redouter ce qu’il se passe ensuite entre toutes ces molécules ? Ne faudrait-il pas sérieusement attaquer ce problème des accumulations chimiques et des transformations biochimiques à l’intérieur de nos organismes ? Qui se préoccupe de celà?

Au fait, quand nous étions enfants , regardions-nous le contenu de la cerise avant de l’éclater sous nos quenottes et de nous en gorger de sa pulpe juteuse ? Non, nous ne regardions pas. Nous avons dû en avaler pas mal, des petites larves de la mouche du cerisier!

Et justement, à l’heure où les insectes font leur apparition dans notre alimentation , il faut savoir que ce petit asticot dans la cerise, lui n’a jamais rien mangé que de la bonne pulpe de cerise. Il est né d’un oeuf pondu sur le fruit , il n’a jamais trainé ailleurs. On en connait toute la « traçabilité », elle est transparente !

En tout état, s’il nous est demandé de choisir entre le poison invisible et sournois et le petit « ver » plein de jus de cerise, malgré mon amour des bêtes, c’est lui que j’ai choisi de déguster!

Le cerisier est en fleurs. Entre symbole éternel et espoir de consommation....

Le cerisier est en fleurs. Entre symbole éternel et espoir de consommation….

 

 

 

On en a parlé dimanche 22 mai à la radio …

Sur France Bleu Hérault .

Il y avait des feuilles « grignotées ». Attention, comme-ci, ou comme çà :

Des indices différents à gauche et à droite.

Des indices différents à gauche et à droite.

A gauche, les petits coups de mandibules des Otiorhynches sur le bord d’une feuille de troène. A droite, les découpes régulières de l’abeille tapissière (Megachile centuncularis) sur les feuilles de rosier. Comme son nom  l’indique, elle se sert de ces coupons pour tapisser la chambre souterraine où elle pond, sa maternité. Elle ne s’en nourrit pas. Son régime d’abeille sauvage, solitaire, est à base de nectar, donc c’est une pollinisatrice très utile. A protéger! Ces découpes ne se produisent que ponctuellement, et n’affectent en rien la santé des végétaux (essentiellement rosiers).

Certes, ce n’est pas très esthétique et le jardinier non averti s’en inquiète. De la même façon, les grignotages irréguliers des « charançons » (Otiorhynchus clavipes) adultes. Ce coléoptère est nocturne, dans la journée il vit au sol, et n’escalade les arbustes que la nuit venue pour en brouter le bord des feuilles. Les « attaques » peuvent être importantes, c’est visible, ce n’est pas joli, mais l’avenir de la plante n’est pas vraiment menacé.

Pour capturer ces adultes , en fin d’après-midi vous étendez un tissus ou du carton au pied des végétaux. En cours de nuit ( pensez à la lampe frontale!) vous secouez les branches, les otiorhynques tombent sur le dispositif. Ils ne piquent ni ne mordent les doigts, jetez-les dans un récipient avec de l’eau.

Mais pour faire face à ces « charançons », nos auxiliaires sont très nombreux. Les poules  (elles sont à la mode!)   et puis surtout :  merle, grive, rouge-gorge pour les oiseaux. Des mammifères comme le hérisson, la musaraigne. De très nombreux insectes, hyménoptères comme les guêpes parasitoïdes ou prédatrices, les carabes (également efficaces contre les limaces ect) et les staphylins.

Et puis il y a les nématodes , minuscules organismes du sol. Ils pénètrent dans les larves de ces coléoptères qui  se développent dans le sol avant que d’être adulte et de sortir la nuit. Dans les sols qui n’ont pas été trop abîmés par les pratiques culturales de vos prédécesseurs, il y a des nématodes et aussi des souches de champignons qui peuvent naturellement contrôler ces otiorhynches. Il est maintenant possible d’acheter des nématodes et de les apporter sur le lieu du délit . ATTENTION, c’est très efficace mais il ne faut pas s’en servir comme d’une spécialité chimique: « On met la poudre dans l’eau, on dilue, on arrose, et deux jours plus tard on en parle plus » . Non, c’est un produit vivant qu’il faut acheter auprès d’une maison sérieuse, il n’est pas possible de le conserver plus de quelques heures ou jours au réfrigérateur, il faut suivre le mode d’emploi scrupuleusement, et surtout s’en servir au moment et dans les conditions où les larves sont sensibles! J’ai moi même expérimenté ce contrôle par les nématodes, pour des pivoines qui étaient très défigurées par les morsures du limbe. Avec grand succés !

L’efficacité n’est visible que d’une année sur l’autre. Ce qui est normal, nous sommes là au niveau du sol et de la vie du sol. Apportez les nématodes en fin d’été ou début d’automneaprès une bonne pluie, ou un arrosage copieux. Je préfère la pluie de l’un de ces gros orages qui marquent la fin de la chaleur. Mais le « traitement » est également possible au printemps, juste avant  les premiers grignotages, de façon satisfaisante.

Enfin, ne croyez pas que le traitement par des insecticides du sol ( interdits pour la plupart) résoudra durablement le problème. Vous ne ferez que reporter le problème en l’aggravant. Jouez la carte naturelle, par l’observation, la patience, l’accueil des auxiliaires, et la conservation mesurée d’une végétation adventice.

Le comble de l’histoire?  

La vue des  feuilles aux bords mangés par les adultes  déclenche l’inquiétude chez le jardinier. Alors qu’il devrait plutôt se poser la question des larves cachées de ce coleoptère, qui, dans le sol, peuvent causer davantage de préjudices au jardin potager trop proche, en particulier aux légumes racines. C’est là que les bonnes méthodes de travail du sol,  de la permaculture, et de la phytosociologie se révèlent pleinement satisfaisantes. Et de grand avenir. 

 

La saison était en avance, dit-on ?

Toujours fascinant, le Rosier Banks....

Toujours fascinant, le Rosier Banks….

Le rosier de Banks, ou « de Lady Banks » est toujours le premier à fleurir dans notre sud de la France. Beaucoup de visiteurs qui ne le connaissent pas se demandent bien quelle est cette liane extraordinaire , toute en longues guirlandes généreuseemnt chargées de pompons parfumés. Sur le photo, la variété blanche, « alba plena » à fleurs doubles, diffuse à plusieurs mètres de délicieuses fragrances acidulées sur fond de pâtisserie crémeuse.

Pas d’épine ( ou très rarement, explications sur demande), pas de parasites, pas de maladie ( un peu d’oïdium parfois pour blanchir les feuilles après la pluie)  pas de tailles systématiques, mais une seule floraison. Massive. Impressionnante.

Attention, revenons -en au climat ! La photo ci-dessus a été prise le 14 avril 2014.

Cette année, en 2016 donc, nous pourrions prendre la même photo le 14 mai .

La végétation avait beaucoup d’avance au mois de mars. Elle l’a perdue depuis. Quand je vous dis qu’il ne faut jamais se presser au jardin….