Souvenirs de vacances…

Citrus expo Fraisse 2006 15

Plus d’agrumes dans les bagages !

Vous avez déjà ramené d’un séjour outre mer des souvenirs végétaux, ou gustatifs, saveurs et gourmandises ? Modeste sachet de graines de fleurs, ou bien boutures et autres plantules offertes par la cousine de Mayotte ou la belle-soeur de Nouméa?.. Quelques fruits glissés comme une tendresse dans le petit cabas au moment d’embarquer?

Cette année, ne partez pas sans une copie de l’arrêté du 21 janvie 2015. Il fixe précisément les quantités de végétaux et autres produits végétaux autorisés à l’importation dans les bagages des voyageurs. Ce serait dommage de devoir les abandonner en douane, sur l’injonction d’un agent qui ne fait qu’appliquer des règlements de plus en plus précautionneux. Il s’agit en effet de prévenir le risque d’ introduction et de propagation d’organismes nuisibles et ce nouvel arrêté s’applique à tous les végétaux, produits végétaux et autres objets.

Voyons çà de plus prèsouvrez s’il vous plait :

– Dans vos bagages, vous ne pouvez pas importer de végétaux avec de la terre autours des racines, ou tout autre substrat de culture.

-Aucune plante vivante en pot ou non, bouture, racine ( même racine nue), rhizome.

-Aucun feuillage. Exception: 15 tiges de branche de céleri frais, ou 15 tiges de feuillage aromatique : menthe, basilic, thym, cerfeuil, estragon, ciboulette, sauge, coriandre. Vous avez la possibilité de faire un assortiment dans la limite de la quantité autorisée.

– Ne glissez pas de sachet de graines de semence d’aucune sorte entre deux bermudas, pas plus que vous ne pouvez transporter de pommes de terre dans le fond du sac à dos.

-Aucun agrume. Vous faites votre cure de vitamine C naturelle avant de rentrer en France. Les écorces sèches sont autorisées, ainsi que les fruits cuits ou secs.

-Il ne faut pas ramener de fourrage. Au cas où vous auriez envie d’offrir une petite botte au voisin…

-Pas de bois , pas d’écorces. Les maisons préfabriquées en bois, les crèches en bois sont sur cette liste. En revanche, vous pouvez importer quelques écorces aromatiques à usage culinaire ou médicinal. La canelle est un exemple savoureux.

-Enfin, ne vous présentez pas en douane avec un panier des 4 saisons. A l’exception des végétaux au feuillage aromatique précités, vous ne rentrez plus les ingrédients de la soupette. Cuits,  secs, déshydratés, en farine, c’est possible.

– « Mais avons-nous quelque tolérance? Pour le plaisir ?  »  – OUI ! Là, attention aux excédents de bagages. Vous avez le droit de rentrer de vacances avec 5 kg ou 5 unités de fruits ou légumes frais, sauf des agrumes. 

-5 kg ou 5 unités de rhizomes comestibles, sans trace de terre.  Ces quantités sont indiquées par voyageur . 

Ces articles de loi peuvent paraître étonnants voire saugrenus pour certains…. Ils sont pourtant justifiés dans le contexte de mondialisation des échanges. Certes, le sac du touriste n’a rien à voir avec les très volumineux containers des cargos. Ces derniers nous ont  amené des indésirables comme le Paysandisia des Palmiers…pour ne citer que cet exemple. Il y en a bien d’autres… Mais commençons par bien respecter ces recommandations, pour mieux nous faire entendre lorsqu’il s’agit de dénoncer les faiblesses du contrôle phytosanitaire et les importations sauvages.

Terminé. Plus rien à déclarer!

L’heure des Pivoines….

Pivoine 05 2015

Paeonia lactiflora « bowl of beauty »

Plus une touffe de pivoine est ancienne, plus elle est rassurante et belle. Un lecteur s’est abstenu de faire ce que trop de nouveaux acquéreurs de maisons anciennes avec jardins font au moment de prendre possession : décréter qu’il convient de tout refaire dans le jardin. Tout arracher. Le triste « je refais tout à mon idée ! » Toutes les idées ne sont pas mauvaises, hélas elles ne visent que rarement à intégrer les vieux meubles dans un cadre plus neuf, plus jeune.
Aujourd’hui, ce lecteur est fier de posséder une pivoine qui forme un massif de plus de 2 m2. Il ne l’a pas plantée, il en a hérité avec la maison de village.
Une touffe de pivoine de plus de 30 ou 40 ans est un bien inestimable. Il faut savoir que les hybrides en vente aujourd’hui, même par les plus sérieuses maisons, ne devraient pas atteindre ces âges là, âge de plénitude, de développement régulier, fidèle, spectaculaire. C’est vrai pour les pivoines, c’est vrai – également- pour nombre d’espèces végétales….
Pivoines ? L’occasion de rappeler qu’il faut aussi planter son nez dans les fleurs. Beaucoup sentent bon, et même très bon.
Que ce ne sont pas des plantes de terre de bruyère, bien au contraire, elles apprécient la vie dans les sols argilo-calcaires, un peu humifères quand même,Pivoines 05 2015
Et que leur ancêtre sauvage, encore présente dans la nature ici et là (où çà? ne comptez pas sur moi pour vous le dire!) NE DOIT JAMAIS ËTRE CUEILLIE NI ARRACHEE en vue de transplantation au jardin….

Faire le mur. Pour l’exemple.

Trachelosperm. Jasmin étoilé 05 2015 bCe n’était pas l’intention des propriétaires, mais ce Trachelospermum  fleurit côté rue! Ce qui nous permet d’observer qu’une plante « sait » trouver les conditions qui lui conviennent le mieux, pour peu qu’on lui fasse confiance, et qu’on lui fiche la paix. Les rapports de force avec la nature ne débouchent jamais sur des satisfactions très durables. En revanche l’observation attentive de l’évolution des plus modestes phénomènes au jardin est riche d’enseignements.

Ce « Jasmin étoilé » a le pied à l’ombre , au nord du mur, il ne voit jamais le soleil. Il a cherché la lumière, il s’est rapidement hissé au sommet du mur ( + ou – 2m) et s’épanouit côté sud, sur la rue.

Vous en rêvez ? Voilà déjà une première indication sur l’endroit où l’installer….

Le sol, pauvre, à tendance acide ( renforcée encore par la présence de conifères- mais ce n’est pas incompatible!) le sol n’a reçu et ne reçoit aucun engrais ni amendements. Le pied n’est pas paillé, mais les feuilles mortes et autres déchets végétaux sont laissés en place.

A l’occasion de questions semblables,  il m’arrive encore d’entendre dire  » je n’en profite pas! » cet exemple permet de remarquer combien nos jardins sont également importants pour les voisins, pour les passants, pour tout le monde. L’esprit du jardin déborde les limites des propriétés humaines. Il montre un bonheur possible basé sur les échanges. C’est heureux, et devrait inspirer les architectes , les urbanistes, les sociologues, et le législateur et les juristes pour les premiers!

Cette liane fait le mur qui a favorisé son installation, et elle s’en affranchit  pour s’offrir aux yeux (et au nez, quel parfum!)  des passants, des voisins…. Belle leçon.