On en a parlé dimanche 22 mai à la radio …

Sur France Bleu Hérault .

Il y avait des feuilles « grignotées ». Attention, comme-ci, ou comme çà :

Des indices différents à gauche et à droite.

Des indices différents à gauche et à droite.

A gauche, les petits coups de mandibules des Otiorhynches sur le bord d’une feuille de troène. A droite, les découpes régulières de l’abeille tapissière (Megachile centuncularis) sur les feuilles de rosier. Comme son nom  l’indique, elle se sert de ces coupons pour tapisser la chambre souterraine où elle pond, sa maternité. Elle ne s’en nourrit pas. Son régime d’abeille sauvage, solitaire, est à base de nectar, donc c’est une pollinisatrice très utile. A protéger! Ces découpes ne se produisent que ponctuellement, et n’affectent en rien la santé des végétaux (essentiellement rosiers).

Certes, ce n’est pas très esthétique et le jardinier non averti s’en inquiète. De la même façon, les grignotages irréguliers des « charançons » (Otiorhynchus clavipes) adultes. Ce coléoptère est nocturne, dans la journée il vit au sol, et n’escalade les arbustes que la nuit venue pour en brouter le bord des feuilles. Les « attaques » peuvent être importantes, c’est visible, ce n’est pas joli, mais l’avenir de la plante n’est pas vraiment menacé.

Pour capturer ces adultes , en fin d’après-midi vous étendez un tissus ou du carton au pied des végétaux. En cours de nuit ( pensez à la lampe frontale!) vous secouez les branches, les otiorhynques tombent sur le dispositif. Ils ne piquent ni ne mordent les doigts, jetez-les dans un récipient avec de l’eau.

Mais pour faire face à ces « charançons », nos auxiliaires sont très nombreux. Les poules  (elles sont à la mode!)   et puis surtout :  merle, grive, rouge-gorge pour les oiseaux. Des mammifères comme le hérisson, la musaraigne. De très nombreux insectes, hyménoptères comme les guêpes parasitoïdes ou prédatrices, les carabes (également efficaces contre les limaces ect) et les staphylins.

Et puis il y a les nématodes , minuscules organismes du sol. Ils pénètrent dans les larves de ces coléoptères qui  se développent dans le sol avant que d’être adulte et de sortir la nuit. Dans les sols qui n’ont pas été trop abîmés par les pratiques culturales de vos prédécesseurs, il y a des nématodes et aussi des souches de champignons qui peuvent naturellement contrôler ces otiorhynches. Il est maintenant possible d’acheter des nématodes et de les apporter sur le lieu du délit . ATTENTION, c’est très efficace mais il ne faut pas s’en servir comme d’une spécialité chimique: « On met la poudre dans l’eau, on dilue, on arrose, et deux jours plus tard on en parle plus » . Non, c’est un produit vivant qu’il faut acheter auprès d’une maison sérieuse, il n’est pas possible de le conserver plus de quelques heures ou jours au réfrigérateur, il faut suivre le mode d’emploi scrupuleusement, et surtout s’en servir au moment et dans les conditions où les larves sont sensibles! J’ai moi même expérimenté ce contrôle par les nématodes, pour des pivoines qui étaient très défigurées par les morsures du limbe. Avec grand succés !

L’efficacité n’est visible que d’une année sur l’autre. Ce qui est normal, nous sommes là au niveau du sol et de la vie du sol. Apportez les nématodes en fin d’été ou début d’automneaprès une bonne pluie, ou un arrosage copieux. Je préfère la pluie de l’un de ces gros orages qui marquent la fin de la chaleur. Mais le « traitement » est également possible au printemps, juste avant  les premiers grignotages, de façon satisfaisante.

Enfin, ne croyez pas que le traitement par des insecticides du sol ( interdits pour la plupart) résoudra durablement le problème. Vous ne ferez que reporter le problème en l’aggravant. Jouez la carte naturelle, par l’observation, la patience, l’accueil des auxiliaires, et la conservation mesurée d’une végétation adventice.

Le comble de l’histoire?  

La vue des  feuilles aux bords mangés par les adultes  déclenche l’inquiétude chez le jardinier. Alors qu’il devrait plutôt se poser la question des larves cachées de ce coleoptère, qui, dans le sol, peuvent causer davantage de préjudices au jardin potager trop proche, en particulier aux légumes racines. C’est là que les bonnes méthodes de travail du sol,  de la permaculture, et de la phytosociologie se révèlent pleinement satisfaisantes. Et de grand avenir. 

 

La saison était en avance, dit-on ?

Toujours fascinant, le Rosier Banks....

Toujours fascinant, le Rosier Banks….

Le rosier de Banks, ou « de Lady Banks » est toujours le premier à fleurir dans notre sud de la France. Beaucoup de visiteurs qui ne le connaissent pas se demandent bien quelle est cette liane extraordinaire , toute en longues guirlandes généreuseemnt chargées de pompons parfumés. Sur le photo, la variété blanche, « alba plena » à fleurs doubles, diffuse à plusieurs mètres de délicieuses fragrances acidulées sur fond de pâtisserie crémeuse.

Pas d’épine ( ou très rarement, explications sur demande), pas de parasites, pas de maladie ( un peu d’oïdium parfois pour blanchir les feuilles après la pluie)  pas de tailles systématiques, mais une seule floraison. Massive. Impressionnante.

Attention, revenons -en au climat ! La photo ci-dessus a été prise le 14 avril 2014.

Cette année, en 2016 donc, nous pourrions prendre la même photo le 14 mai .

La végétation avait beaucoup d’avance au mois de mars. Elle l’a perdue depuis. Quand je vous dis qu’il ne faut jamais se presser au jardin….

Rosier de Chine « mutabilis ». Pourquoi?

Cet "églantier" d'origine chinoise est impressionnant par l'abondance de ses fleurs

Cet « églantier » d’origine chinoise est impressionnant par l’abondance de ses fleurs

Généreux, ravissant, chatoyant.

Généreux, ravissant, chatoyant.

Rosa chinensis  « mutabilis » ainsi qualifié pour ses innombrables petits boutons pointus qui naissent rouge cerise, passent à l’ouverture par plusieurs nuances de rose et de rouge avant le crème, l’ivoire, précédent la fin de la fleur.

Exhubérant, floribondité extrême, je ne le taille pas ( juste pour enlever quelques petits fruits ici et là , ou couper une branche trop gênante) et il ne reçoit aucun engrais spécial , aucun produit phytosanitaire, zéro traitement . Comme le reste du jardin, qui se porte de mieux en mieux au fil des années!

Tous les bijoux ne sont pas aussi utiles !

Cétoines : du pollen à tous les repas.

Cétoines : du pollen à tous les repas.

Les Cétoines dorées sont à l’origine de nombreuses questions qui me sont posées au printemps. Mis à part les menus désordres qu’ils peuvent causer dans les étamines, les adultes sont, de ce fait, de vrais bons pollinisateurs.

Leurs larves aussi donnent des inquiétudes ! Ce sont (entre autres larves utiles) ces « gros vers blancs » que vous me décrivez lorsque vous en trouvez dans le compost. Les larves de Cétoines dorées se nourrissent de débris végétaux en cours de transformation. Elles recyclent vos « déchets verts », elles vous fabriquent de l’humus, clé de la fertilité. A respecter donc. Comme les larves de Carabes ( coleoptères plus grands et de couleur noire) qui sont des prédateurs de …limaces.