Un petit ver …de poison?
Ce printemps 2016 nous aura au moins permis de comprendre quelque chose de très important. Les producteurs français de cerise se sont alarmés de l’interdiction des spécialités phytosanitaires à base de Diméthoate pour éviter que les larves de la mouche de la cerise ne se développent dans le fruit. L’argument pour demander à bénéficier d’une prolongation de l’autorisation d’usage du Diméthoate étant celui-ci : » Les autres européens importent chez nous des cerises qui ont été traitées avec cet insecticide »
Rassurons-les. Tout comme vous, certainement, je n’achèterai pas de cerises européennes sans garantie sérieuse de non-emploi de ce genre de pesticide. Comme l’harmonisation européenne dans ce domaine est encore à des années-lumières de la réalité, mais comme la France est – tant bien que mal – dans le peloton de tête des bonnes intentions et dans leur mise en pratique réelle, je tendrai la main vers les cerises les plus propres. Soit parce que j’ai la chance de connaitre des propriétaires de cerisiers qui ne ramassent plus les fruits et qui ne s’en occupent plus ( il y en a plus que vous pouvez imaginer, essentiellement pour des raisons économiques) donc pas de traitement chimique, soit parce qu’un label vert sérieux me garantit qu’elles sont vierges de ces traitements.
Vous lavez les cerises ? Ca ne sert pas à grand chose, le produit est systémique, il est à l’intérieur du fruit. 85% sont éliminés en allant faire pipi, mais 15 % se retrouvent dans le foie. Est-ce normal? Là, dans ce filtre organique, cette molécule en retrouve d’autres. Beaucoup d’autres, résidus de nos habitudes de vie, d’hygiène, d’alimentation, de santé. Ne peut-on pas redouter ce qu’il se passe ensuite entre toutes ces molécules ? Ne faudrait-il pas sérieusement attaquer ce problème des accumulations chimiques et des transformations biochimiques à l’intérieur de nos organismes ? Qui se préoccupe de celà?
Au fait, quand nous étions enfants , regardions-nous le contenu de la cerise avant de l’éclater sous nos quenottes et de nous en gorger de sa pulpe juteuse ? Non, nous ne regardions pas. Nous avons dû en avaler pas mal, des petites larves de la mouche du cerisier!
Et justement, à l’heure où les insectes font leur apparition dans notre alimentation , il faut savoir que ce petit asticot dans la cerise, lui n’a jamais rien mangé que de la bonne pulpe de cerise. Il est né d’un oeuf pondu sur le fruit , il n’a jamais trainé ailleurs. On en connait toute la « traçabilité », elle est transparente !
En tout état, s’il nous est demandé de choisir entre le poison invisible et sournois et le petit « ver » plein de jus de cerise, malgré mon amour des bêtes, c’est lui que j’ai choisi de déguster!
Le cerisier est en fleurs. Entre symbole éternel et espoir de consommation….