Ici par exemple, le Pittosporum truncatum au parfum capiteux n’attire pas que le nez de ses amoureuses et amoureux , mais nombre d’insectes pollinisateurs ou auxiliaires pour son nectar. Abeilles, bourdons, syrphes s’y ravitaillent. Alors que dans la pénombre de sa ramure la fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla) -entre autre- est susceptible de nicher.
C’est à dire construire un nid, pondre des oeufs dans cette coupe, et y élever des jeunes avec les proies chassées dans le jardin, essentiellement des insectes.
Il est utile de reconnaitre le chant de la fauvette à tête noire, ainsi que son cri d’alarme, un « tac tac tac » très sec . Seul le mâle chante , il signale et défend ainsi le territoire de son couple.
Toute intervention , tailles, élagages, « nettoyage » est à proscrire. Il est plus intéressant pour la santé du jardin de laisser les arbustes tranquilles, dans leur intégrité, jusqu’à la fin de l’été prochain. Ces opérations sont réservées aux mois de septembre à fin février. Mi-mars au nord de la France.
Disons le encore une fois : la nichoirs artificiels, abris, mangeoires et « hôtels à insectes » ne remplacent pas les arbustes et les plantes vivaces, dans la plus large diversité possible en fonction des sols en place et de votre climat.
De la diversité végétale d’espèces bien associées et bien intégrées nait la diversité animale (insectes, arachnides, oiseaux) facteur d’équilibre, et donc la santé du jardin.
Depuis une dizaine de jours date des premières émissions sonores qui signalent sa présence, le Rossignol philomele ( Luscinia megarhyncos ) est revenu de son séjour d’hiver en Afrique.
Il a retrouvé le jardin où il est né, dans un nid près du sol. Aujourd’hui il chante de sa voix unique, puissante, sonore. Un registre incroyablement varié. Son crescendo célébre bien sûr, mais aussi des notes pour surprendre, des inflexions de timbre, des modulations et des petits bruits de gorge, et cette plénitude tellement impressionnante la nuit. Et ce qu’on ne sait pas toujours, il y a des individus plus talentueux que d’autres !
Il chantera nuit et jour tout le mois de mai pour éloigner d’éventuels rivaux et imposer les limites infranchissables de son territoire, puis il se taira au mois de juin. A ce moment là, les jeunes naissent et un silence absolu règne sur leur premières semaines de vie.
Seuls des jardins naturels où la végétation est bien touffue, très ramifiée, obscure, sont propices à la nidification du Rossignol philomèle. Il faut tout faire – ou parfois ne rien faire – pour que nos enfants des générations futures puissent les écouter chanter.
Plusieurs sites sur la toile proposent de vous donner à le reconnaitre, gratuitement. Quand vous l’aurez entendu vous ne l’oublierez pas.