La chute prématurée des boutons chez le camélia ( Camellia japonica, C. sasanqua et autres) peut être causée par un apport d’engrais, surtout sur les plantes cultivées en pot. En pleine terre des apports réguliers ( automne et printemps après la floraison) de feuilles mortes mélangées à des aiguilles de conifères, de fumier bien pailleux et parfaitement composté suffit amplement, avec un peu de sang séché ( au printemps seulement). Il convient d’oublier ce catastrophique » Nourrissez vos plantes « ! Ce n’est pas à nous de les nourrir directement, comme par des perfusions, mais bien au sol grâce à ses organismes vivants, animaux et champignons. A nous d’aider les sols à reconstituer leurs « réserves » par des apports de cellulose (feuilles, bois broyé, pailles, compost) d’engrais verts et de fumiers. Ne l’oublions jamais , la clé de la vie
Sans engrais de synthèse, et depuis de nombreuses années
En pot , la situation est différente et mérite une autre attention. Le plus souvent les camélias cultivés en pot le sont dans un mélange dit « de terre de bruyère ». Comme les substrats vendus sous le nom de « terreaux » et en dépit des sophistications apportées, ces mélanges sont très perméables. Cette perméabilité est un avantage mais elle présente aussi un inconvénient : la plante n’a pas le temps d’absorber suffisamment d’eau. Lorsque cette eau est chargée d’engrais solubles, il rejoint illico les collecteurs ou les nappes souterraines. Le phénomène est d’autant plus rapide et néfaste que le mélange est sec, car si la plante n’a pas le temps de boire et de s’alimenter, l’engrais surdosé brûle les racines au passage. Ce qui peut faire tomber les boutons. D’où la perplexité des propriétaires qui pensant à une maladie investissent dans quelque pesticide, au hasard, sans diagnostic. Pour les plantes dites « de terre de bruyère » comme pour les autres que nous cultivons souvent en pot, la satisfaction durable viendra d’abord par des surfaçages réguliers. On enlève une bonne épaisseur de mélange à la surface, et on la remplace par du mélange tout neuf. A faire annuellement à l’automne. Après la floraison des camélias – et au lendemain d’un arrosage copieux à l’eau de pluie – griffez la surface en incorporant 2 cuillères à soupe de sang séché par arbuste.
L’engrais n’a jamais aidé une plante qui n’est pas cultivée selon ses exigences propres, qu’il faut connaitre, ni soigné les maladies ou détruit des parasites. Vouloir lui donner des « vitamines », pour la dopper, pour la booster comme on l’entend dire ( la mode du « coup de fouet » serait-elle passée ?) ne sert à rien. Ou plutôt si. A se soulager soi-même, car nous les aimons!