Vous aimez vos roses ? Elle aussi, sans le savoir.

La Scolie hirsute, une alliée sûre....

La Scolie hirsute, une alliée sûre….

Elle a un nom : Scolie hirsute, Scolia hirsuta. C‘est une guêpe solitaire (elle ne vit pas en société ou « colonies » , comme les guêpes qui viennent mendier un bout de côtelette ou de pêche durant l’été!). Les adultes se nourrissent de nectar en butinant les fleurs. Celle-ci a été trouvée morte il y a quelques jours, ce qui explique la tristesse de cette photo. Les scolies sont en danger parce qu’elles ressemblent (de loin!) à des frelons, alors qu’elles vivent leur vie sans embêter personne et n’ont aucune agressivité vis à vis de nous, et aussi parce que les jardins ressemblent par leur « propreté » de plus en plus à l’intérieur de la maison, et parce que les friches sont condamnées et nettoyées. Seulement voilà :

Au printemps, lorsque les rosiers sont en fleurs, le téléphone sonne et vous me demandez si je connais une solution pour éviter que les cétoines dorées ou funestes  viennent défigurer vos roses par leur goût du pollen qui les pousse à brouter les étamines Ou bien si les grosses « chenilles » blanches dans le terreau sont nuisibles .

Cette scolie, cette grande guêpe à la livrée noire et jaune qui fait peur à certain(e)s est votre meilleure alliée. Elle fouille le sol ( mais également votre terreau, votre compost) à la recherche des grosses larves boudinées des cétoines. Elle pond un oeuf sur la larve. De cet oeuf naitra une larve de scolie qui se nourrira de la larve de cétoine, donc en la condamnant. Il y aura (au moins!) une cétoine de moins au coeur d’une rose.

Respectez les hyménoptères, abeilles et  guêpes solitaires ou sociales, domestiques ou sauvages, dans leur grande diversité. Réservez dans votre jardin un espace naturel, non travaillé, non « nettoyé », comme un petit conservatoire pour les dons de la nature. Plantez une grande diversité de végétaux de familles différentes. Semez des graines de semences de fleurs destinées aux pollinisateurs, aux papillons, aux auxilliaires. Notre scolie est un exemple parfait de l’auxillaire parasitoïde,  alliée perso des amateurs de roses, pas si secrète que çà car bien visible.

Banissez les traitements chimiques et les pièges stupides. Il faut plusieurs années pour retrouver les prémices d’un équilibre à partir duquel les problèmes diminuent à un point tel que certains passent inaperçus. Vous en regretterez peut-être la vision d’une cétoine dorée (à l’or fin) dans son orgie poudreuse …

On en a parlé à la radio dimanche 12 juin

La valériane ou Lilas d'Espagne. Toutes les nuances du blanc au rose et au existent. rouge

La valériane ou Lilas d’Espagne. Toutes les nuances du blanc au rose et au rouge, existent. Photo Daniel.

 

…sur France Bleu Hérault de 9h à 9h30. Avec les photos prises par Daniel, un auditeur dans son jardin qualifié par lui même de « sauvagement anglais ». Un jardin qui accueille non seulement les plantes choisies au coup de coeur, mais également celles que la nature lui envoie. Un vrai petit conservatoire de la biodiversité!

La photo N°1 représentait du lin de Narbonne. N°2 et 3 des oeillets de poètes, N°4 un tout jeune érable negundo, N°5 la valériane (photo ci-dessus), N°6 un mimosa (Acacia dealbata), N° 7 la monnaie du pape, N°8 un coreopsis.

Les coreopsis et bien d'autres fleurs de la même famille apportent de la lumière.

Les coreopsis et bien d’autres fleurs de la même famille apportent de la lumière. Photo Daniel.

Avec Chantal (de Montferrier sur Lez) il était question de Cymbidium, l’une des orchidées les plus faciles à cultiver durant de longues années. A la différence des Phalaenopsis, les Cymbidium doivent , pour refleurir, vivre à l’extérieur du printemps à l’automne. Une situation ombragée ou à mi-ombre convient parfaitement, et les pluies orageuses de l’été lui apportent de quoi boire et …manger. En cas de sécheresse prolongée, une douche avec un arrosoir d’eau douce fait l’affaire, enrichie -éventuellement – de quelques gouttes d’engrais. On rentre le cymbidium dans une pièce lumineuse, fraîche ou peu chauffée aux premières gelées annoncées. Pour le ressortir dès la fin du risque. Par sa floraison il enchante les jours sombres de l’hiver comme les jours des fêtes de fin d’année!

Ce Cymbidium est en hivernage à l'intérieur.

Ce Cymbidium est en hivernage à l’intérieur.

 

On en a parlé dimanche 22 mai à la radio …

Sur France Bleu Hérault .

Il y avait des feuilles « grignotées ». Attention, comme-ci, ou comme çà :

Des indices différents à gauche et à droite.

Des indices différents à gauche et à droite.

A gauche, les petits coups de mandibules des Otiorhynches sur le bord d’une feuille de troène. A droite, les découpes régulières de l’abeille tapissière (Megachile centuncularis) sur les feuilles de rosier. Comme son nom  l’indique, elle se sert de ces coupons pour tapisser la chambre souterraine où elle pond, sa maternité. Elle ne s’en nourrit pas. Son régime d’abeille sauvage, solitaire, est à base de nectar, donc c’est une pollinisatrice très utile. A protéger! Ces découpes ne se produisent que ponctuellement, et n’affectent en rien la santé des végétaux (essentiellement rosiers).

Certes, ce n’est pas très esthétique et le jardinier non averti s’en inquiète. De la même façon, les grignotages irréguliers des « charançons » (Otiorhynchus clavipes) adultes. Ce coléoptère est nocturne, dans la journée il vit au sol, et n’escalade les arbustes que la nuit venue pour en brouter le bord des feuilles. Les « attaques » peuvent être importantes, c’est visible, ce n’est pas joli, mais l’avenir de la plante n’est pas vraiment menacé.

Pour capturer ces adultes , en fin d’après-midi vous étendez un tissus ou du carton au pied des végétaux. En cours de nuit ( pensez à la lampe frontale!) vous secouez les branches, les otiorhynques tombent sur le dispositif. Ils ne piquent ni ne mordent les doigts, jetez-les dans un récipient avec de l’eau.

Mais pour faire face à ces « charançons », nos auxiliaires sont très nombreux. Les poules  (elles sont à la mode!)   et puis surtout :  merle, grive, rouge-gorge pour les oiseaux. Des mammifères comme le hérisson, la musaraigne. De très nombreux insectes, hyménoptères comme les guêpes parasitoïdes ou prédatrices, les carabes (également efficaces contre les limaces ect) et les staphylins.

Et puis il y a les nématodes , minuscules organismes du sol. Ils pénètrent dans les larves de ces coléoptères qui  se développent dans le sol avant que d’être adulte et de sortir la nuit. Dans les sols qui n’ont pas été trop abîmés par les pratiques culturales de vos prédécesseurs, il y a des nématodes et aussi des souches de champignons qui peuvent naturellement contrôler ces otiorhynches. Il est maintenant possible d’acheter des nématodes et de les apporter sur le lieu du délit . ATTENTION, c’est très efficace mais il ne faut pas s’en servir comme d’une spécialité chimique: « On met la poudre dans l’eau, on dilue, on arrose, et deux jours plus tard on en parle plus » . Non, c’est un produit vivant qu’il faut acheter auprès d’une maison sérieuse, il n’est pas possible de le conserver plus de quelques heures ou jours au réfrigérateur, il faut suivre le mode d’emploi scrupuleusement, et surtout s’en servir au moment et dans les conditions où les larves sont sensibles! J’ai moi même expérimenté ce contrôle par les nématodes, pour des pivoines qui étaient très défigurées par les morsures du limbe. Avec grand succés !

L’efficacité n’est visible que d’une année sur l’autre. Ce qui est normal, nous sommes là au niveau du sol et de la vie du sol. Apportez les nématodes en fin d’été ou début d’automneaprès une bonne pluie, ou un arrosage copieux. Je préfère la pluie de l’un de ces gros orages qui marquent la fin de la chaleur. Mais le « traitement » est également possible au printemps, juste avant  les premiers grignotages, de façon satisfaisante.

Enfin, ne croyez pas que le traitement par des insecticides du sol ( interdits pour la plupart) résoudra durablement le problème. Vous ne ferez que reporter le problème en l’aggravant. Jouez la carte naturelle, par l’observation, la patience, l’accueil des auxiliaires, et la conservation mesurée d’une végétation adventice.

Le comble de l’histoire?  

La vue des  feuilles aux bords mangés par les adultes  déclenche l’inquiétude chez le jardinier. Alors qu’il devrait plutôt se poser la question des larves cachées de ce coleoptère, qui, dans le sol, peuvent causer davantage de préjudices au jardin potager trop proche, en particulier aux légumes racines. C’est là que les bonnes méthodes de travail du sol,  de la permaculture, et de la phytosociologie se révèlent pleinement satisfaisantes. Et de grand avenir. 

 

Rosier de Chine « mutabilis ». Pourquoi?

Cet "églantier" d'origine chinoise est impressionnant par l'abondance de ses fleurs

Cet « églantier » d’origine chinoise est impressionnant par l’abondance de ses fleurs

Généreux, ravissant, chatoyant.

Généreux, ravissant, chatoyant.

Rosa chinensis  « mutabilis » ainsi qualifié pour ses innombrables petits boutons pointus qui naissent rouge cerise, passent à l’ouverture par plusieurs nuances de rose et de rouge avant le crème, l’ivoire, précédent la fin de la fleur.

Exhubérant, floribondité extrême, je ne le taille pas ( juste pour enlever quelques petits fruits ici et là , ou couper une branche trop gênante) et il ne reçoit aucun engrais spécial , aucun produit phytosanitaire, zéro traitement . Comme le reste du jardin, qui se porte de mieux en mieux au fil des années!

Tous les bijoux ne sont pas aussi utiles !

Cétoines : du pollen à tous les repas.

Cétoines : du pollen à tous les repas.

Les Cétoines dorées sont à l’origine de nombreuses questions qui me sont posées au printemps. Mis à part les menus désordres qu’ils peuvent causer dans les étamines, les adultes sont, de ce fait, de vrais bons pollinisateurs.

Leurs larves aussi donnent des inquiétudes ! Ce sont (entre autres larves utiles) ces « gros vers blancs » que vous me décrivez lorsque vous en trouvez dans le compost. Les larves de Cétoines dorées se nourrissent de débris végétaux en cours de transformation. Elles recyclent vos « déchets verts », elles vous fabriquent de l’humus, clé de la fertilité. A respecter donc. Comme les larves de Carabes ( coleoptères plus grands et de couleur noire) qui sont des prédateurs de …limaces.

Désherber un dallage avec du bicarbonate de soude…

La question a été à nouveau posée cette semaine sur France Bleu Hérault. Ce n’est pas l’idéal, pour ma part, j’utilise un couteau. Seulement voilà, on a parfois mal au dos (ou aux genoux!) et le sol est bas… Pour ne pas utiliser de désherbants, les alternatives se résument à l’utilisation de l’eau très chaude, des eaux de cuisson juste sorties du feu, aux systèmes thermiques ( à gaz ou électrique), le principe n’étant pas de brûler les indésirables mais de les faner par choc thermique.

Reste le bicarbonate de sodium ( ou « de soude » c’est pareil) de qualité « technique ». Le bicarbonate peut être également  » pharmaceutique » ou « alimentaire »mais ce sont des petits conditionnements, donc beaucoup plus cher. Le bicarbonate technique se trouve en sac de 1, 2.5, 5, 10, 20 et 25 kg.

Bicarbonate saupoudré entre les dalles...

Bicarbonate saupoudré entre les dalles…

Mode d’emploi : la poudre est déposée sur la ligne entre les dalles. Choisir le jour où la pluie est annoncée. Ou bien mouillez avec la lance en position fine de manière à entrainer l’eau concentrée en bicarbonate sur les racines.

Ce n’est pas un produit miracle, mais il a énormément d’utilisations satisfaisantes dans de nombreux domaines. Ce qui nous intéresse ici : sa biodégradabilité rapide,  son inocuité pour l’environnement, alors que c’est un produit efficace… .

On en a parlé dimanche 3 avril…

sur France Bleu Hérault.  Une demande d’idées, d’abord, pour un aménagement existant . A Saint-Pargoire, Brigitte construit une jardinière de 15m de long , sur une largeur de 0,40m et une hauteur de 0,50m, contre un mur  plein sud  et devant une piscine. Elle a soigné le drainage, et monté le substrat de la façon suivante :

  • au fond, du fumier. Puis de la terre « végétale », puis du terreau et enfin du compost mi-mûr. A noter : le fumier ne profite que de haut en bas. Placé au fond de la jardinière, loin du contact avec l’atmosphère, il n’a pas grand intérêt. C’est une matière active qui a besoin d’air et d’eau pour profiter au sol.
  • :Contraintes: ensoleillement maximum, réverbération du mur, nécessité de prise en compte de la sécheresse tout en évitant les installations d’arrosage automatique ou les contraintes de l’arrosage manuel fréquent. Enfin ici, la proximité de la piscine fera rechercher des végétaux peu généreux de feuilles

Comment procéder pour concevoir le projet de plantation en établissant  avant tout une liste de plantes possibles?

J’insiste sur ce « avant tout » car cette liste est déterminée en fonction d’un certain nombre de contraintes. Ex: situation géographique du jardin, exposition et contexte de l’aménagement, nature du sol ou du substrat, contraintes familiales, et enfin  – seulement – la prise en compte des goûts et des couleurs, des envies, et la recherche d’une « intention paysagère »  Cette peut paraitre rébarbative, professionnelle, elle est pourtant à la portée de la plupart des amateurs désireux d’éviter les grosses déceptions et donc les achats coûteux, mais aussi conscients de la nécessité de créer des jardins durables bien intégrés (paysage de pays, diversité végétale, accueil des insectes auxiliaires et les oiseaux )

Dès que le projet a un peu d’ importance, il faut arriver sur les points de vente AVEC des idées précises sur son projet. Au risque de succomber à des coups de coeur en série sans rapport avec les contraintes connues et bien définies. Promotions et plantes à la mode ne font pas toujours (souvent?) l’affaire. Allons-y toujours avec la liste à la main. Et si tel ou tel article n’est pas disponible?  Mieux vaut reporter sa plantation et- si vous ne souhaitez pas « laisser un trou » – en profiter pour craquer sur une plante annuelle florifère mais à durée de vie limitée. L’automne venu , vous la remplacez par la plante prévue dans le projet. . Il ne faut jamais s’interdire de planter de petites acquisitions selon son coeur, et pour celà, conservez des « poches », des espaces où installer ces merveilles de la production horticole, elles ne sont jamais plus belles que dans un cadre pérenne, naturel, local, sans affectation.

        La liste des achats, ici ou là…

J’ai recommandé à Brigitte d’adosser contre le mur des plantes grimpantes ou des arbustes susceptibles un peu élevés pour « casser » la réverbération. Au prix d’une protection ponctuelle de la souche en cas  d’annonce de  gelées, j’ai noté 2 Cestrum ou « Galant de nuit » pour parfumer les longues soirées d’été. 3 Myrtes  communes, 3 Lantana  camara « Geant ».

Le lieu est chaud, le sol est bien drainé, les amendements organiques l’enrichissent, plantez des Agapanthes ( 6 à 9 ) en choisissant les variétés les plus rustiques, soit hautes soit basses. Attention, l’offre s’est diversifiée! N’achetez pas le seul chromo!

Tout près du bord de la jardinière 3 à 6 Convolvulus cneorum (Liseron de Mauritanie) pour le feuillage argenté et les fleurs blanches, 1 ou Russelia juncea  ses fleurs tubulaires rouges retomberont de la jardinière , comme les branches et les fleurs bleues du Romarin (Rosmarinus officinalis repens ou boule). De la même façon le Millepertuis des Baléares (Hypericum balearicum) 1 ou 2 de chaque. 

Brigitte, pensez aussi à toutes les plantes succulentes et cactacées rustiques susceptibles d’être très heureuses au pied des précédentes, si vous manquez d’adresses de producteurs locaux ou régionaux, n’hésitez pas à me les demander.

Choisya ternata "l'Oranger du Mexique" aurait pu être retenu.

Choisya ternata « l’Oranger du Mexique » aurait pu être retenu. Il fuit l’humidité, il est persistant, il est parfumé. Ne l’oubliez jamais !

Conclusion ( provisoire toujours!) si vous pouvez planter les plus frileux de ces végétaux au printemps, préfèrez une plantation d’automne – en règle générale – pour les vivaces. D’ailleurs les salons spécialisés d’automne reviennent, c’est bon signe !

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On en a parlé dimanche dernier …27 mars 2016

Avec Jean-Louis, nous avons parlé de pucerons noirs du cerisierMyzus cerasi ). Les pucerons de cette espèce prospèrent sur les plus jeunes feuilles de la pousse de l’année, en bout de branche. Comment les prévenir?

Il est en effet plus facile de les prévenir que de stopper leur activité !

  • Evitez les engrais riches en azote. Préférez les apports de fumures organiques à l’automne.
  • Favorisez la diversité végétale dans votre jardin par le semis de plantes accueillantes pour les auxiliaires, installation « d’hôtels à insectes »  et de nichoirs pour les oiseaux. N’oubliez jamais que les « piqueurs suceurs » ne deviennent préjudiciables que lorsque leur population dépasse un certain volume. Si vous n’avez pas du tout de pucerons , vous n’aurez pas d’auxiliaires pour en profiter , donc vous aider lorsqu’ils deviendront inquiétants!
  • Les produits de synthèse, chimiques, en dehors des suspicions de toxicité à plus ou moins long terme pour nous, favorisent souvent l’apparition de résistances chez les insectes indésirables, tout en détruisant ceux qui nous sont très utiles.
  • Ce pucerons est entretenu, protégé, et exploité par les fourmis. Elles vont et viennent à partir du sol. Plutôt que de tartiner de la glu sur le tronc (danger pour les auxiliaires et les oiseaux comme le discret grimpereau qui fait le ménage dans les écorces) Plutôt que d’utiliser des bandes engluées pour les mêmes raisons , mais aussi parce que Jean-Louis a remarqué que les fourmis passaient sur les cadavres de leurs soeurs – elles passent également sous la bande de glu – utilisez les dispositifs spéciaux pour cet usage. Sur le principe du barrage de glu, ils en ont tous les avantages mais pas les inconvénients. A retrouver dans les rayons bio des jardineries et distributeurs de produits de jardin.
  • Conseil : n’hésitez pas à utiliser un jet d’eau ( avec la lance )  pour doucher vivement les extrémités des branches, un jour sur deux ou trois, pendant une dizaine de jours. Ce simple geste affaiblit la population qui devient moins virulente.

Avec Maria, nous avons parlé Camellia et Rhodendron

Conditions difficiles pour ce "rhodo"

Conditions difficiles pour ce « rhodo »

Sur la photo, ce rhododendron vit depuis très longtemps dans un grand pot de 30cm en « pierre reconstituée » des années 1970. Arbrisseau de sol acide, celui-ci s’accomode d’un contenant fabriqué avec …du ciment. Dont on peut supposer qu’il est à forte teneur calcaire! Depuis une dizaine d’année les seuls soins que je lui donne sont un -oui, UN  surfaçage par an.  J’enlève un peu de terre de surface, je remplace par un mélange de  » terre de bruyère »+ sang séché+une poignée de fumier composté, ou du fumier de ferme vendu en sacs dans le commerce. Vous pouvez avantageusement remplacer la  » terre de bruyère » par votre compost perso s’il est riche en feuilles mortes et aiguilles de conifères !

Chez Maria , ces plantes qu’elle aime sont en pleine terre. Dans un milieu plutôt argilo- calcaire.  Elle les installe bien sûr dans un substrat acide, la terre « dîte de bruyère » vendue en sac dans les magasins. Elle a remarqué que – dans les mêmes conditions (exposition, substrat, apports de fumure) certains rhododendrons et camellias prospèrent , d’autres languissent, meurent même parfois.

Dans ce cas : l’obstination est mauvaise conseillère. Vous allez faire des frais d’engrais, de poudres de perlimpinpin, de traitements plus ou moins douteux…pour rien.

Laissez tomber, oubliez les variétés qui « ne marchent pas ». La course aux nouveautés chez les producteurs conduit parfois à l’arrivée sur le marché de variétés intéressantes sur la photo et pendant 1 an ou 2 dans votre jardin. Et un dépérissement s’ensuit. Irrémédiable. Donc : gardons nos valeurs sûres et échangeons entre nous pour parler de nos essais à travers les nouveautés, avec nos déceptions et aussi nos joies, et  il y en a !

 

 

On en a parlé dimanche dernier 20 mars …

toujours sur France Bleu Hérault. Parmi les questions du jour, le problème universel des dallages soulevés par les racines revient souvent au standard. Pour Bernard,  auditeur ce matin là qui rencontre le problème avec son mûrier, pas question de se laisser faire par les racines, il me demandait donc s’il y avait un risque à couper…la coupable, et à replacer les dalles.

A cette question, impossible de répondre à la radio autrement que sur le fond, les causes du problème. Lorsqu’on n’est pas devant le sujet, au pied de l’arbre, la sagesse la plus élémentaire est de s’abstenir de donner des conseils virtuels. La conclusion sur l’explication du phénomène est que les racines ont besoin de respirer , et qu’elles ne doivent en aucun cas être accusées de détérioration.

Opus soulevés par les racines radiales d'un pin parasol. Des tentatives de réparations des joints sont visibles.

Opus soulevés par les racines radiales d’un pin parasol. Des tentatives de réparations des joints sont visibles.

Lorsque le sol est couvert par un matériau imperméable  jusqu’au collet de l’arbre – ou à moins d’un mètre (en moyenne) de celui-ci – les racines auront toujours tendance à rester en surface, là où se trouve l’eau de condensation ( en raison des échanges thermiques à travers la pierre), et à soulever le matériau pour respirer. Les matériaux en question peuvent être comme ici des dalles jointoyées, des pavés autobloquants, des enrobés, des dalles de ciment.

Sous ce sophora, toutes les réparations du dallage ont échoué. Les propriétaires ont dégagé les dalles, des vivaces rampantes et tapissantes les remplaceront.

Sous ce sophora, toutes les réparations du dallage ont échoué. Les propriétaires ont dégagé les dalles, des vivaces rampantes et tapissantes les remplaceront.

Notez bien : – ici l’arbre avait été planté trop bas. Le tronc doit se trouver à l’air libre, hors du sol! Conséquence : favorisés par l’humidité sous les dalles, des champignons ont pénétré dans le sophora et le colonise sournoisement année après année. L’arbre est malade, il perd des branches de plus en plus nombreuses. Il faut toujours se souvenir que la vocation du collet de l’arbre, zone visible entre les racines et le tronc, est d’être une transition entre le sol et l’atmosphère. A respecter impérativement.

Observation rare et exclusive pour vous, amis lecteurs de ce blog,

Regardez de plus près , sur l’image ci-dessous:

Comment l'arbre peut-il réagir et contrer l'asphyxie?

Comment l’arbre peut-il réagir et contrer l’asphyxie?

Cette bosse qui s’élève hors du sol est située sur une racine. Il s’agit d’une réaction ultime de l’arbre pour permettre à ses racines de respirer,  la création d’ un organe de respiration nommé pneumatophore. Certaines essences en sont naturellement pourvues, une en particulier : le Cyprès chauve, ou Taxodium. Le milieu naturel de ce conifère caduc, c’est le » bayou » de Louisiane, les marécages. Il vit  dans l’eau, donc, pour sa survie l’évolution naturelle l’a conduit à s’équiper de « prise d’air » au dessus de la surface de l’eau.

En revanche, ici, nous avons affaire à un Sophora japonica , un Sophora comme il y en a beaucoup dans les jardins de France, et qui ne développe jamais ce type d’adaptation. Mais l’humidité du sol et la lourde occultation du dallage aidant, celui-ci a eu cette incroyable réaction, inhabituelle chez le Sophora comme chez tant d’autres essences,  il a émis un pneumatophore ! La leçon montre encore une fois qu’il ne faut jamais rien généraliser , et que le comportement d’un arbre d’une espèce donnée peut être très différent selon les caractéristiques du milieu.

Respire, bel arbre, tu nous montres là que tu es un organisme vivant à part entière. Et non pas un élément de décor modulable, transformable, adaptable,  taillable et corvéable à merci . Respect !

 

Mais nous avons aussi parlé PIVOINE HERBACEE, avec la question d’Huguette.

Cette auditrice amoureuse des pivoines remarque avec quelques inquiétudes que les siennes paraissent moins drues, plus maigres…

Une variété déjà ancienne de Pivoine, aux fleurs impressionnantes...

Une variété déjà ancienne de Pivoine, aux fleurs impressionnantes…dans un sol respecté.

Oublions le refrain bien connu de la publicité* qui dit  « il faut nourrir vos plantes! » Non, vous n’avez pas à nourrir directement vos plantes, tout au moins celles que vous cultivez en pleine terre. Les plantes doivent trouver dans le sol tout ce dont elles ont besoin. Et notre attention doit donc se porter sur le sol, pour veiller à ce qu’il soit pourvu de telle manière à mettre à disposition des végétaux que nous cultivons les éléments dont ils se nourrissent. Ce qui est très différent.  Nourrir le sol – l’incroyable et fabuleux monde du sol vivant – avec ses champignons, ses bactéries, ses organismes animaux et végétaux , c’est d’abord ne pas le salir et le déséquilibrer par des agressions chimiques, et ensuite compte tenu de sa structure , de sa nature, lui apporter de quoi vivre en forme , et faire vivre nos plantes sainement.

Durant des années les pivoines d’Huguette ont  déjà bien entamé  les réserves stockées dans la terre où elles vivent, c’est pourquoi  je lui ai recommandé d’apporter autours de chaque touffe, avant l’hiver,  une épaisse couche de matériaux composée de feuilles mortes, ( et éventuellement de déchets végétaux broyés, « BRF »)  et de fumier bien composté. Une grande partie de cet apport aura été digéré par le sol durant l’hiver, à l’apparition des premiers signes de reprise au début du printemps, n’hésitez pas à enfouir superficiellement par griffage quelques poignées de sang séché, ou mieux de sang + de la corne torréfiée. Ce mélange est à disposition chez les revendeurs.

* Ce refrain, on le retrouve même hélas parfois dans les « conseils » d’une certaine presse..

On en a parlé dimanche dernier…

Le dimanche 13 mars 2016.  9h-9h30, sur France Bleu Hérault.

Il a été question de mort subite du Catalpa, de cinéraire des fleuristes (Pericallis X), de sauges, et comme souvent de « taille de l’hortensia ».

Comme la plupart des amis (et même des amoureux!) des jardins, le sujet au singulier me rend un peu grognon. Les hortensias les plus communs, Hydrangea macrophylla, quelles que soient leurs couleurs, ne sont que l’une des branches d’une grande famille, les Hydrangea. Il y en a beaucoup d’autres. Certaines espèces et leurs nombreuses variétés sont très intéressantes, en particulier lorsque le sol n’a pas le pH idéal, ni la structure la meilleure. Parlons d’hortensias, oui, mais au pluriel!

En général, les questions du public ne portent que sur les Hydrangea macrophylla, les hortensias à grosses têtes rondes, tels que ceux qui sont vendus en fleurs, au moment de la fête des mères. Remarquons le : le commerce des plantes vivantes cible le côté impulsif de la clientèle, l’achat au coup d’oeil, la couleur et la forme qui font craquer – et vite sortir la carte ou le chéquier -mais pas souvent la curiosité, le conseil éclairé, le durable, la santé du jardin autant que celle des jardiniers.

Tous les Hydrangea   ne se taillent donc pas de la même façon. Utilisez le catalogue des pépinières, les visites chez les pépiniéristes ( ceux qui cultivent eux-mêmes ce qu’ils vendent, mais il faut parfois aller hors régions, la fréquentation des manifestations d’automne est recommandée !) et les ouvrages consacrés aux Hydrangea, pour découvrir leur diversité, leur intérêt.

Cet "Hortensia" pas comme les autres vit vieux, comme un petit arbre ramifié. Ici en début de floraison.

Hydrangea paniculata. Cet « Hortensia » pas comme les autres vit vieux, comme un petit arbre ramifié. Ici en début de floraison, à la fin de l’été. On peut le rabattre au printemps.

Pourquoi Hydrangea paniculata, si tolérant au sol et au climat, est-il si rare, alors qu’il fleurit bien près les autres, à la fin de l’été et au début de l’automne, ces hautes inflorescences pyramidales virant du blanc au rose à l’approche du froid. Vous pouvez même vous en servir pour les décorations de Noël ! Et les Hydrangea quercifolia ( = à feuille de chêne) qui s’accomodent si bien de la chaleur,Hydrangea quercifolia au premier plan.L’hydrangea à feuille de chêne, également en début de floraison au Parc des 5 continents à Marsillargues dans l’Hérault, chez Eric Dubois.

et les Hydrangea arborescens   dont les nouvelles créations, hybrides, sont la preuve de la grande plasticité? Elles peuvent je pense s’adapter à peu près partout. On n’est pas toujours obligé de charier des sacs de terre – dite- de bruyère, en épuisant les dernières tourbières de la planète….

"Annabelle" n'est pas un "hortensia" comme les autres. Tête ronde, oui, mais rustique et tous sols ou presque.

Hydrangea arborescens « Annabelle » n’est pas un « hortensia » comme les autres. Tête ronde, oui, mais rustique et tous sols ou presque.

  

L'hortensia qui pose le plus de questions! C'est Hydrangea macrophylla.

L’hortensia qui pose le plus de questions! Notre  Hydrangea macrophylla.

Et, pour illustrer la réponse à la question la plus souvent reçue à l’antenne :

Une affaire de "canne" et de bourgeons...

Une affaire de « canne » et de bourgeons…

 » Quand – et – comment tailler les hortensias Hydrangea macrophylla ?  »

Quand? La période est longue pendant laquelle cette opération est possible, surtout au sud du pays. D’une façon générale : à l’automne après la chute des feuilles vous pouvez couper les inflorescences fanées (essentiellement décolorées) Elles peuvent entrer dans la composition de bouquets secs (avec 1 tige métallique insérée sous chaque inflorescence, séchage en suspension,  tête en bas). Dans les régions à hiver froid certains jardiniers les laissent pour la protection de la touffe.

A la sortie de l’hiver, vous éclaircissez cette touffe en coupant au ras du sol les vieilles cannes ( bois plus sombre que celui des jeunes.) Coupez également  celles qui sont malingres, déformées, celles qui repartent vers le sol au lieu de s’élever bien drue. Vous conservez celles qui sont coiffées d’un beau gros bourgeon – un bouton – bien dodu ( notre photo) . Les rameaux dont le sommet est plat possèdent des bourgeons latéraux. Ils peuvent également donner des « têtes » mais plus petites et plus nombreuses. L’hortensia de cette photo peut encore être taillé, rien ne presse. Les fleurs se préparent dès l’année précédente !  Voilà pourquoi si vous rabattez ces plantes au ras du sol à l’entrée de l’hiver, vous supprimez toute possibilité de floraison. La taille se limite donc à une sélection de beaus rameaux ou cannes jeunes, et au renouvellement de celles-ci. Sur la photo une canne dont on va profiter des fleurs cette année, mais qui sera coupée au ras du sol dans un an. Notez la couleur du bois…