Au printemps, chaque année nous apporte son lot de surprises, bonnes ou moins agréables, en alternance rapide. Des bouffées de chaleur précoce suivies de rafraichissements, parfois même de gelées tardives. Les anciens repéraient et mémorisaient les événements climatiques grâce aux dates des fêtes du calendrier de l’Eglise. Voilà pourquoi nous entendons encore parler des « Saints de glace » au nord de la France, et des « Cavaliers du froid » au sud. Les premiers correspondaient aux 11, 12 et 13 mai, complétés selon les régions et les traditions locales par d’autres dates échelonnées du 14 au 25 mai. Quand aux « Cavaliers » ou « Chevaliers » vraisemblablement nommés ainsi parce que le premier d’entre eux, Saint Georges a été représenté à cheval, ils sont situés du 23 avril au 6 mai.
Observations : le décalage de 15 jours à 3 semaines entre les traditions empiriques du nord et celles du midi correspond bien à la différence dans l’avancement (ou le retard) de la végétation. Ce qui est pertinent.
Intéressante également, l’observation croisée des phénomènes avec les données des météorologues contemporains : le printemps météorologique ( du 1er mars au 31 mai) voit fréquemment des situations atmosphériques favorables au décrochement de masses d’air polaire jusque sur nos régions. Ces grosses bulles froides, certes tempérées par l’influence maritime sur nos façades océanique et méditerranéenne, sont à l’origine des mauvaises surprises printanières.
Maintenant : l’observation de la date moyenne de la dernière gelée printanière dans toutes les régions de France montre à l’évidence les effets du dérèglement climatique, du réchauffement, tout au long des 40 à 50 dernières années. Grosso modo, et pour ne prendre aujourd’hui que quelques stations de l’est du pays comme Strasbourg ou Nancy, le dernier risque de gelée est remonté de la dernière décade d’avril à la première ! Vous plantez vos frileuses 15 jours à 3 semaines plus tôt que votre arrière grand-mère. Mais restez prudent. En dehors des grandes statistiques de la tendance générale, l’une des caractéristiques de notre climat est d’être parfois… surprenant.
Mais est-ce l’olivier du jardin de Laroque point d’interrogation
En effet ! Merci pour votre question.